@Loposum
Alors sur la question des interventions chirurgicales :
Il faut savoir qu'en France, les mineurs n'ont pas accès à des interventions chirurgicales liées à la transidentité à l'exception de la torsoplastie et ce, seulement chez des grands adolescents qui ne supportent plus leur situation. Tout ce qui est de l'ordre de la chirurgie plus invasive (typiquement, le changement/modification des parties génitales) n'est pas possible avant la majorité.
Sur la question des hormones :
Il est possible de prendre des bloqueurs de puberté dès 16 ans. Je cite le site "Trans-parent" : "
L’hormonothérapie est souvent la première étape d’une transition, indiquée à partir de 16 ans, sur avis et accompagnement médicale, et avec l’accord des représentants légaux. En pratique, elle n’est prescrite à cet âge que lorsque la dysphorie de genre est significativement persistante et que les bénéfices de l’hormonothérapie peuvent contrebalancer un mal-être profond et installé."
De façon plus générale : il y a aussi des personnes trans qui : ne font jamais de chirurgie ou ne prennent jamais d'hormones.
Pour élargir, il faut voir aussi autre chose, il y a une un effet de loupe qui consiste à examiner les opérations chirurgicales ou les traitements hormonaux des personnes trans avec davantage de précautions que pour les personnes cis.
On va prendre quelques exemples :
-> En France, on peut donner la pilule à des personnes dès qu'elles ont leurs règles. Parfois, cette prescription est liée à la contraception, mais d'autres facteurs peuvent justifier cette prise de pilule : acné ou douleurs liées aux règles par exemple. Et de quoi est constituée la "pilule" ? Bah d'hormones en fait.
-> On peut bénéficier de soin chirurgicaux bien avant sa majorité. Un exemple tout bête : ma cousine a subit une opération de réduction mammaire vers l'âge de 16 ans.
-> Et même : il est courant en France d'avoir des opérations de l'appareil génital masculin sans attendre le consentement éclairé des patients : exemple typique, la circoncision. Alors oui, bien sûr, ça n'est pas du tout du même ordre que des opérations plus lourdes. Mais simplement, il est intéressant de constater qu'on n'a bizarrement moins de réticence à évoquer des "opérations définitives" lorsque celles-ci s'inscrivent dans une démarche traditionnelle.
-> Un exemple qui est intéressant c'est de regarder comment sont traitées les personnes intersexuées. Elles représentent une part très petite de la population et la norme a très longtemps été de décider pour elle dans quel genre elles allaient s'inscrire en, notamment, leur faisant subir des opérations chirurgicales lourdes dès leur jeunesse.
Enfin (et c'est le plus important) :
En fait, la prise d'hormone, les démarches administratives, les éventuelles opérations c'est ultra encadré. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas des médecins qui font n'imp. Mais dans l'ensemble, c'est pas le genre de truc qu'on peut faire sur un coup de tête. Dans l'immense majorité des cas, si vous rencontrez des ados trans, il y a des chances qui soient seulement : dans une transition "sociale" (se faire appeler par leur nouveau prénom, utiliser des nouveaux pronoms, porter d'autres types de vêtements) et éventuellement, sous bloqueur de puberté.